Et à la fin il meurt…, 2013/2014
Série de 5 vidéos, FullHD,
En collaboration avec Pierric FAVRET
Diffusée sous la forme d’une websérie sur Allociné entre 2013 et 2014
Ainsi nommée, cette pièce de Roman Scrittori et Pierric Favret, interroge et questionne la fin, c’est-à-dire les dernières images d’un film et son générique qui lui succède.
Ce moment conclusif d’une narration où le réalisateur prendre la décision d’arrêter là son film, clôt son propos pour que le spectateur ait une lecture globale de son film, et constate ce que Deleuze appelle «un changement dans un tout ».
Ici, les 2 artistes ont réalisé et imaginé une série malléable de fins de films qui peuvent aussi bien se concevoir dans une continuité en s’enchaînant aléatoirement, que comme éléments séparés qui peuvent être isolés ou encore disséminés dans une programmation. Dans cette ellipse presque totale, les réalisateurs mettent à mal le schéma narratif classique du cinéma, et créent une frustration chez le spectateur en ne lui proposant que quelques secondes finales qui paradoxalement se trouvent être le point de départ pour reconstituer le film. Il s’agit là, de renouer à contre-courant avec le fil de la narration, car le « dénouement » qui signifie littéralement « défaire » les nœuds noués par l’intrigue, force notre imaginaire à les recréer.
En conclusion, la vraie question que nous pose cette série ne serait-elle pas, comment débuter un film, plutôt que de le finir? Ne montre-t-elle pas en négatif, l’angoisse de toutes créations de ne pas aboutir ? En définitif, Fin ou Début, tous deux convoquent et appellent un développement, un tout absent qui révèle donc un vide. On comprend alors mieux cette émotion qui peut apparaître à l’arrivée du générique, ce blues du dimanche soir qui nous renvoie en miroir à notre propre fin.